Témoignage de l’abbé Giret sur la bataille de Champagné-Saint-Hilaire du 13 Août 1944


« Comme tant d’autres villages de France, Champagné-Saint-Hilaire a connu une semaine de profonde angoisse.

Faut-il dire, pour commencer, que cette commune, grâce !! aux haras de Rothschild, a été occupée depuis août 1940 jusqu’à août 1944 par un fort contingent d’Allemands, logeant chez l’habitant. Mais les événements graves ont commencé pour nous le 13 août 1944.

Le samedi 12 les Allemands nous font annoncer par le tambour de ville, la vente de chevaux du haras. C’est le signe d’un départ prochain...

Vers 11 heures, en effet, le premier groupe de maquisards, cantonnés à Joussé et commandés par le capitaine Bernard arrive… C’est alors la panique et l’exode de toute la population du bourg, la fuite éperdue des maquisards jetant leurs armes au hasard. Vers 7 heures, toutes les routes sont coupées par d’autres renforts venus de Poitiers, les balles sifflent de partout… Inutile de dire que durant la nuit, les Allemands se sont livrés au pillage, en particulier des magasins.

Le lundi 14, il faut chercher un refuge pour la journée et au moins la nuit suivante dans la peur que les Allemands ratissent les environs. De fait, la Gestapo de Civray revient et met le feu encore à plusieurs maisons bien choisies dans l’espoir que le feu se communique à une grande partie du bourg. Pour ma part, le 14 au matin, cherchant un refuge pour ma mère et un crouton de pain, j’ai franchi le pont sur le Clain et me suis réfugié sur l’autre rive au Château de Romagne où était réfugiée l’Ecole normale de Metz ave son aumônier. J’ai été bel et bien refoulé. Explication : « si les Allemands vous trouvent ici nous serons tous fusillés ».

Vous trouverez le témoignage manuscrit de l’abbé Giret dans le document ci-dessous.
Le montage est réalisé par Gilles Bosseboeuf.
Les documents ont été donnés en 2009 au maire de Champagné-Saint-Hilaire par madame Marie-Thérése Vanneuville nièce de l’abbé Giret .

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